La Terre et les océans croulent sous les déchets. On en produit trop et seuls 14 % des emballages plastiques (dangereux pour la faune, la flore et la biodiversité) sont collectés et recyclés. Il est urgent de changer nos habitudes de production et de consommation pour enrayer ce fléau. Suivons Le Petit Marseillais dans sa croisade pour une Provence et une planète plus propre.  

Jean Laurent Luchessi

Notre expert "Planète propre" : Jean-Laurent Lucchesi, président de l'association des Amis du Marais du Vigueirat (AMV)

C'est l'amour des oiseaux qui a conduit ce biologiste marseillais à la tête de l'AMV. L'association gère depuis plus de trente ans les marais du Vigueirat, une réserve naturelle nationale de 919 ha située en Camargue et classée depuis 2011. Ses terrains, acquis par le Conservatoire du littoral, sont emblématiques de la biodiversité propre aux zones humides. Le rôle de l'AMV est la protection de l'environnement et du patrimoine naturel constitué du paysage, des habitats, de la faune et de la flore du Marais du Vigueirat. 

La planète est-elle devenue une poubelle ?

Chaque année en France, 568 kg de déchets ménagers et assimilés (DMA) par habitant sont jetés (chiffre 2015). C'est 4,6 % en moins par rapport à 2007. Mais cela ne suffit pas. L'objectif selon la loi relative à la Transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) est d’atteindre en 2020 les 530 kg. Chaque année, 350 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde dont 8 millions finissent dans les océans.

C'est une véritable catastrophe écologique car ce plastique a un impact sur la faune et sur la flore. "Il se dégrade lentement et en petits morceaux, explique Jean-Laurent Lucchesi, président de l'AMC. Ceux-ci sont dangereux pour les oiseaux qui les ingèrent et s’étouffent ou se blessent à leur contact sans compter que le microplastique est toxique pour le milieu naturel humain."

La vie zéro déchet mode d'emploi

Les Français peuvent agir au quotidien pour réduire leur quantité de déchets. Chaque geste compte : privilégier des sacs réutilisables, acheter en vrac ou à la coupe, bannir les produits emballés, éviter le gaspillage alimentaire, boire à la gourde plutôt qu'à la bouteille... Pour Béa Johnson, papesse du zéro déchet, cela se traduit par cinq règles : refuser (ce dont on n'a pas besoin) ; réduire (acheter moins mais mieux) ; réutiliser et réparer au lieu de jeter et racheter ; recycler et enfin composter les déchets organiques.

Pour Jean-Laurent Lucchesi, "le meilleur déchet est celui qu'on évite". Il conseille de respecter la filière de recyclage qui transforme le déchet en richesse. Selon lui, outre les démarches individuelles, il faut influencer les politiques et les industriels par ses actes d'achats. "Des consommateurs informés influeront le marché." Moins on achètera de produits emballés, moins on en fabriquera, logique !

La brigade Le Petit Marseillais contre les déchets

Sur le terrain, en Provence, le Petit Marseillais met en place en partenariat avec le Conservatoire du littoral une vaste opération de nettoyage du canal de Vigueirat, situé en Camargue dans la réserve naturelle et protégée du Vigueirat. "Au milieu de la réserve coule un canal qui a traversé en amont des zones urbaines. Les habitants le considèrent comme une poubelle, y jetant leurs déchets", explique Jean-Laurent Lucchesi. Fin 2019, sept personnes issues de chantiers d'insertion ont ramassé les déchets flottants et nettoyé les bords du canal. "On y trouve de tout, témoigne le président de l'AMV, de la bombonne de gaz au frigo, en passant par des panneaux de signalisation routière. Mais la majorité des déchets sont des bouteilles et des récipients en plastique." D’autres opérations sont prévues en 2020.

A la fois écologique et sociale car elle emploie des personnes en grande difficulté, la démarche est aussi pédagogique : des livrets sont disponibles au point d'information de la réserve où l'on parle d'OFNI, Objets flottants non identifiés. On sensibilise le public et relaie l'information sur les réseaux sociaux et en magasin. "C'est important de toucher les gens pour que les pouvoirs publics soient davantage incités à mettre en place des systèmes de collecte et de recyclage des déchets, note Jean-Laurent Lucchesi. Si cette opération peut déclencher une prise de conscience des citoyens, puis des entreprises et enfin des politiques locaux, c'est une bonne chose. Généralement, les visiteurs se sentent concernés et sont choqués par le nombre de déchets."

Et demain, objectif 2025

Parce que Le Petit Marseillais a conscience que la composition de ses produits peut avoir un impact sur l'environnement, il ne lésine pas sur les initiatives : la formulation des produits se composent d’ingrédients biodégradables et, côté éco-emballages, la plupart de nos bouchons sont recyclables, les flacons sont réduits.

Illustration de sa volonté de réduire les déchets plastiques : la gamme de gels douche concentrés qui permet de "faire un petit zest pour la planète". Sa bouteille quatre fois plus petite, 100 ml au lieu de 400 ml, contient 60 % de plastique en moins tout en assurant le même nombre de douches. Petit mais costaud. Signataire de la charte Ellen Mac Arthur, le Petit Marseillais s'engage à tout faire pour qu'en 2025,100 % de ses emballages soient recyclables, réutilisables ou compostables.

Le tri avec Eco-emballages : comment ça marche ?

Vos petits gestes ont des conséquences qui portent loin, très loin… et le premier d’entre eux est le tri. Voici comment on trie avec Eco-emballages et Le Petit Marseillais. Eco-emballage est une société dont la mission est de promouvoir, organiser et financer la collecte sélective des emballages ménagers en France. Elle est reconnaissable par ce sigle :

En un clin d’œil, voici comment s’opère le tri en France :

Pourquoi trier mes emballages ?

En triant chaque jour vos emballages, vous êtes le premier maillon d'une chaîne que vous ne soupçonnez peut-être pas ! En effet, le simple fait de trier vos emballages peut faire beaucoup pour notre environnement.

Trier c'est permettre le recyclage ! Et recycler c'est :

  • Réduire la production de déchets.
  • Préserver nos ressources naturelles : la matière recyclée est utilisée à la place de celle qui aurait été extraite (comme le bois, l'eau, le pétrole…).
  • Consommer moins d'énergie : certains matériaux consomment en effet plus d'énergie quand ils sont issus de matières vierges que lorsqu'ils sont issus du recyclage. Par exemple, lorsque l'on recycle 1 tonne de plastique, on économise 650kg de pétrole brut.
  • Limiter les émissions de gaz à effet de serre et donc le réchauffement climatique. Par exemple, en 2007, le recyclage des emballages en France a permis de rejeter 1,8 millions de tonnes équivalent CO2 en moins dans l'atmosphère, soit l'équivalent de 800 000 voitures de moins sur les routes.

Si tous les consommateurs Le Petit Marseillais déposent leurs emballages dans le bac de tri, leur recyclage permettrait d'économiser :

  • 770 tonnes de pétrole brut, soit 446 600 litres d'essence = 7443 pleins d’essence. *
  • 12 490 MWh d'énergie, soit la consommation annuelle en électricité d'un village de 1 212 habitants !
  • 2 439 tonnes équivalent CO2 en moins dans l'atmosphère, soit plus de 1 000 voitures en moins sur les routes par an.

* base : 160g de CO2/km et 15 000 km/an pour une voiture domestique. (Sources Eco-Emballages + ADEME)

Donnez une deuxième vie aux emballages ! Voici quelques exemples d'objets qui pourraient être fabriqués à partir de plastique recyclé, comme celui issu du tri des emballages Le Petit Marseillais :

  • 28 flacons de gel douche Le Petit Marseillais recyclés = 1 seau de plage fabriqué.
  • 369 flacons de shampooing Le Petit Marseillais recyclés = 1 parasol fabriqué.
  • 15 flacons de gel douche soin Le Petit Marseillais recyclés = 1 arrosoir fabriqué.
  • 573 flacons pompe de savon pour les mains Le Petit Marseillais recyclés = 1 banc fabriqué.
  • 4 flacons pompe de lait pour le corps Le Petit Marseillais recyclés = 1 pot de fleurs fabriqué.